Cantal part. I
Juillet 2013
Et nous voici de retour dans le Cantal le temps des vacances d'été ! Au programme de cette année :
- Le château de Tournoël (Puy-de-Dôme)
- Les gorges de la Jordanne
- Château de Sedaiges
- Château de Branzac et chapelle Notre-Dame du Château
- Montée au buron de Cueilhes et balade au fil de l'Aspre.
- Saint-Flour
- Le Plomb du Cantal
- Montée au Puy Violent
Le château de Tournoël
Comme promis l'an passé, à la sortie de Riom, nous faisons un petit crochet jusqu'à Tournoël pour aller en visiter le château. Mais une fois encore, le soleil ne nous permet pas de laisser notre chien dans la voiture. Sophie se sacrifie donc et me laisse visiter le château seul, tandis qu'elle promènera le boulet aux alentours.
Situé sur la commune de Volvic (Puy-de-Dôme), le château de Tournoël est construit sur un contrefort du puy de la Bannière et surplombe la plaine de la Limagne. Il surveillait autrefois les environs de la ville de Riom, capitale marchande et judiciaire de Basse-Auvergne, ainsi que l'abbaye royale de Mozac.
Le site de Tournoël est connu depuis le Xe siècle. Le nom d’un Bertrand de Tournoël est mentionné dans les archives locales de cette époque, mais on ne sait rien du château qui pouvait se trouver là. Peut être une simple tour de surveillance en bois.
A la fin du XIIe, le château est la possession du comte Guy II d'Auvergne. Indépendant et belliqueux, ce grand seigneur est en guerre constante avec son frère Robert, évêque de Clermont qui l'a excommunié en 1197. Des tensions entre les deux frères, on retiendra la captivité à Tournoël de l'évêque de Clermont en 1199.
Vers 1210, Guy II attaque l'abbaye royale de Mozac (une des plus anciennes et plus importante de Basse-Auvergne). Philippe-Auguste utilise alors ce prétexte pour en finir avec son turbulent vassal et s'emparer du comté d'Auvergne. Fin 1212, le roi envoie son armée commandée par Guy de Dampierre, seigneur de Bourbon, qui assiège et prend finalement le château l'année suivante. Guy II perdra quasiment toutes ses possessions en Auvergne, et ne conservera que la région autour de Vic-le-Comte.
C'est cet événement - le siège de Tournoël - qui permet d'annexer pour la première fois la Basse-Auvergne au domaine royal.
Le château devient possession royale et le restera jusqu’à ce que Philippe le Bel l’échange contre des possessions en Limousin, avec la famille de Maumont. Il devient ensuite successivement propriété de plusieurs familles auvergnates (d’Apchon, de la Roche, de Montvallat, de Naucaze, Chabrol)
Après avoir franchi un premier portail, il faut emprunter cette superbe porte gothique pour pénétrer dans une deuxième enceinte entourée d'un chemin de ronde.
Après avoir franchi la deuxième enceinte, une troisième porte permet enfin d'accéder à la cour d'honneur du château.
La cour d'honneur et son escalier Renaissance, décoré de motifs gothique flamboyant en pierres de Volvic. Depuis 2000, le propriétaire actuel a entreprit d'importants travaux de restauration pour relever le château de ses ruines et rendre à l'ensemble son allure médiévale.
Vue du chemin de ronde sur l'usine Volvic, en contrebas. Au premier plan, on devine la tour à canons du XVe avec son décor de bossages à demi-boulets (je sais, ce n'est pas super évident, mais je n'ai pas mieux à offrir)
Le propriétaire a décidé de le remettre en l'état qu'il était au XVe, peintures comprises. C'est un choix. D'ailleurs, les peintres sont encore en plein travail.
Passage au pied des remparts du château. On devine des restes de hours en bois. Le grand donjon rond, philippien (XIIIe-XIVe), était une tour de défense qui abritait également la réserve de nourriture.
Les gorges de la Jordanne
Avant l'aménagement du site, les Gorges de la Jordanne étaient connues de la plupart des habitants de la vallée. Cependant peu y étaient descendus en raison d'un accès très difficile. A Aurillac et dans les vallées voisines, on ne soupçonnait même pas leur existence, et seuls quelques pêcheurs du cru s’y risquaient parfois.
Le site des gorges a été aménagé par la Communauté d'Agglo du Bassin d'Aurillac, en partenariat avec les communes de Lascelles et Saint-Cirgues de Jordanne, avec le soutien du Conseil Général du Cantal, du Conseil Régional d'Auvergne et de l'Etat.
La Jordanne est une rivière Cantalienne d'une quarantaine de kilomètres. Elle prend sa source à Mandailles-Saint-Julien avant de se jeter dans la Cère à Arpajon-sur-Cère. C'est un sous-affluent de la Dordogne.
L'ancien chemin de pêcheurs a été aménagé pour les promeneurs sur 2 km. On a de la chance, il n'y a pas trop d'eau et le sentier est aisément praticable.
Le château de Sedaiges
Le château de Sedaiges (prononcer Sédage) est situé sur la commune de Marmanhac (15 km au nord-est d'Aurillac), dans la vallée de l'Authre. De repaire militaire fortifié au XVe, il devient résidence au XVIIIe, avant d'être troubadourisé au XIXe
Les ruines du château de Branzac
Les ruines du château de Branzac (XVe) surplombent la vallée de la Maronne. Il était le siège d'une viguerie (ou justice seigneuriale) régie par le droit coutumier et ressortissait de la sénéchaussée d'Auvergne, en appel du bailliage de Salers.
Une des particularités de Branzac est l'ensemble de fresques et de devises humanistes réalisées à l’instigation de Camille Caracciolo, une des filles d'honneur de Catherine de Médicis, alors comtesse d'Auvergne. Malheureusement, la porte est bien fermée.
Abandonné depuis un siècle, certaines de ses cheminées ont été démontées pour être remontées dans d'autres châteaux comme Pesteils et Conros.
La chapelle Notre-Dame du Château
A 10 kms de Pléaux, Saint-Christophe-les-Gorges (175 habitants) est une très vieille bourgade qui a fusionné avec celle de Pléaux en 1972. Elle était autrefois le siège d'une importante châtellenie connue sous le nom de baronnie de Saint-Christophe.
Cette baronnie a appartenu à Catherine de Médicis, qui séjourna dans le château supérieur, disparu de nos jours. Son église est une des plus vieilles de la région.
La baronnie de Saint-Christophe, qui était l'une des plus considérable de Haute-Auvergne, s'étendait jusqu'à Aurillac et au-delà de Mauriac
La chapelle abritait une vierge noire qui était vénérée dans cet oratoire depuis une époque très reculée.
Notre-Dame du Château. L'endroit était jadis enclavé dans une forteresse dont elle était la chapelle castrale.
Le buron de Cueilhes
Guidés par Abel, nous partons du hameau de la Bastide pour monter pique-niquer au buron de Cueilhes.
La Bastide est rattachée à la micro-commune du Fau qui compte moins de 30 habitants.
Le Bois Noir s'étend aux pieds du Roc d'Hozières (1514m), de La Roche Taillade (1654m) et du Pic d'Orset (1525m)
Le hameau de La Peyre del Cros se devine en face. Et dans le fond, se dresse le Puy Chavaroche (1739 m)
Pour atteindre la ligne de crête, le GR progresse essentiellement en sous-bois. Heureusement d'ailleurs, parce que même si on ne s'en rend pas compte sur les photos, cette portion du sentier grimpe sec. Ca donne chaud tout ça !
Nous débouchons du sous-bois à proximité de la crête. Au fond, on aperçoit le Roc d'Hozières (1614m) et la Roche Taillade (1654m)
Les estives et la vallée de la Maronne en contrebas. Les vaches Salers et Aubrac sont sur leur domaine.
Au fil de l'Aspre
Fuyant la chaleur de l'après-midi, Abel nous entraîne à-travers champs chercher la fraîcheur de l'Aspre.
L'Aspre est un affluent de la Maronne et un sous-affluent de la Dordogne. Elle prend sa source sur les pentes ouest du Roc d'Hozières (commune du Fau). Après une partie amont jalonnée de cascades, elle traverse Fontanges et se jette dans la Maronne, à un kilomètre du bourg.
Le soleil estival perce les tendres frondaisons pour illuminer l'Aspre de mille reflets argentés, etc. etc.
Après un peu de gymkhana en sous-bois pour contourner la chute d'eau, nous nous retrouvons au pied de la superbe cascade du Pissa del Coin
Saint-Flour
Nous partons de bon matin pour aller visiter Saint-Flour, perché sur son éperon basaltique, à l'autre bout du département. Capitale historique de la Haute-Auvergne, elle est surnommée, la "Cité du Vent", d'après un poème de Camille Gandilhon Gens d'Armes.
Sur la morne planèze, étendant ses bruyères
Le matin gris succède, à la nuit ténébreuse.
La brume se dissipe, aux confins des vallées.
C'est alors qu'apparaît, l'âpre Cité du Vent…
Sur la route de Saint-Flour, nous profitons de la vue sur la haute vallée de la Jordanne, au niveau du col du Pertus (1309m). On devine la Cabrespine, le Cassaïre, le Piquet et le Chavaroche.
La collégiale Notre-Dame a été transformée en marché aux céréales à la Révolution, les chapelles devenant des échoppes ou des entrepôts. Elle a alors pris de nom de halle aux Bleds. Le bâtiment a été restaurée en 2005 et abrite des expositions.
L'austère cathédrale Saint-Pierre sur la place d'armes. Elle présente un style gothique dépourvu de fioritures. Au Xe siècle, l'évêque Florus vient évangéliser le bassin sanflorain. C'est lui qui donnera son nom à l'actuelle ville. Ses reliques sont conservées dans la cathédrale.
On trouve tout et n'importe quoi ici. Saint-Flour possède un côté vieillot au charme indéniable, mais il n'y a aucune cohésion dans l'ensemble. Il semble d'ailleurs n'y avoir aucun souci de mise en valeur du patrimoine. Pour une région récemment labellisée Pays d'Art et d'Histoire, c'est très léger. Enfin, c'est mon avis.
La ville basse de Saint-Flour et ses deux ponts sur l'Ander, vue de la terrasse de Roches, derrière la cathédrale
La ville de Saint-Flour est séparée en deux étages, la « ville haute » et la « ville basse ». La ville haute est située à 900 mètres d'altitude, sur la Planèze, vaste plateau basaltique occupant l'est des monts du Cantal. La ville basse est construite dans la vallée de l’Ander. La première occupation du site remonte à l'âge du Bronze
Vue sur la Ville Haute perchée sur son éperon de basalte. Au pied de l'éperon coule l'Ander, un affluent de la Truyère qui se jette dans la Garonne.
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Vues aériennes de Saint-Flour
Le Plomb du Cantal
Sur le chemin du retour, quelque peu déçu par notre visite de Saint-Flour, nous décidons de faire une halte à Super Lioran pour monter au Plomb du Cantal en téléphérique. Nous n'aurons pas la chance d'avoir une vue dégagée sur les monts du Cantal puisque nous nous trouverons pris sous la menace d'un orage grondant. Redescendant à pieds sans trop nous attarder, nous échapperons néanmoins à la pluie... A refaire.
En approchant du Lioran, nous découvrons le Puy Griou (1690m). Il est situé sur la ligne de crête entre les vallées de la Cère et de la Jordanne.
La cabine se déplace à 10m par seconde et le dénivélé entre le point de départ de d'arrivée est de 556 mètres. Elle pèse 6 tonnes à vide et 13 tonnes, pleine. Le premier pylone mesure 40 mètres et le second 35 mètres. La longueur de câble développée est de 2349 mètres... D'autres questions ?
Le Plomb du Cantal culmine à 1855 mètres. C'est le second sommet du massif central, derrière le Puy de Sancy (1866m)
Le téléphérique, interrompu pendant l'orage, reprend son activité alors que nous achevons notre descente. L'orage est passé.
Sur la route du retour, nous nous arrêtons un moment à Mandailles Saint-Julien dans l'intention de visiter son église. Nous nous cognons malheureusement le nez contre la porte, close. Tant pis.
Maison proche de l'église. Mandailles-Saint-Julien est un petit village situé dans le haut de la vallée de la Jordanne, dont la route fait trait d'union avec la vallée de la Cère (via le col du Perthus)
L'église Saint-Laurent de Mandailles relève du style néo-gothique à la mode à la fin du XIXe. Si la commune est récente (1972), la paroisse est attestée au XIIe et son prieuré relevait de l'abbaye d'Aurillac.
Montée au Puy Violent
Le nom "puy Violent" ne fait pas référence à une difficulté particulière de son ascension ou à un climat très rude, mais est la déformation de l'occitan "Puèg Bialant" (ou puy Bêlant, en français). Ce nom lui a peut-être été donné en raison de la présence autrefois, de troupeaux de moutons en estive autour de ce sommet.
Nous arrivons en vue du Puy Violent (1592m) après nous être garés au parking de la Croix des Vachers, via Saint-Paul de Salers.
On devine le buron du Violental, sur le trajet du GR400, en provenance du hameau de Récusset. En face, on devine le col de Néronne qui mène au Puy Mary.
Ballade matinale jusqu'au Puy Violent par beau temps. La vue n'a plus rien à voir avec notre première venue, particulièrement brumeuse.
Vue du sommet du Puy Violent (à contre-jour). On distingue le cône du Puy Griou dans le fond, et le Chavaroche sur la droite.
Vue sur l'estive du Violent. Sous la ligne de crête se trouve le buron de Cueilhes, sur le tracé du GR400.